
CORRIGE : Etude d'un tableau présentant
l'évolution de la population mondiale de -400 à 2000

Comme pour tout document, vous devez structurer votre réponse (organisation des idées dans un plan). Il faut partir de constatations sur le document, effectuer quelques calculs permettant de le rendre parlant et enfin apporter des connaissances pour expliquer ce que vous constatez. Ce corrigé s'appuie sur ce jeu de couleurs pour faire apparaître l'alternance de ces trois phases dans le commentaire.
Nous avons affaire à un document statistique, et plus précisément un tableau établi par J.-N. Biraben, qui montre l’évolution de la population mondiale sur 2400 ans (de 400 av. J.-C. à 2000) dans les différentes grandes régions du monde (continents et grands pays).
Nous constatons que trois régions concentrent la population sur la longue durée. Il s’agit d’abord de l’Inde qui représente 22% de la population en l’an 2000 et déjà 20% en 400 avant J.-C. La Chine ensuite renferme 21% de la population mondiale en l’an 2000 pour 28% en l’an 1 (moins vrai en -400). L’Europe enfin, si elle ne compte plus « que » 13% de la population du monde en 2000 (c’est tout de même la 3e région du monde la plus peuplée) rassemblait 22% de l’humanité en 400 avant J.-C. et encore 26% en 1900.
Ces territoires sont donc les trois principaux foyers de peuplement de la planète, et ce depuis l’Antiquité. Cela s’explique par le fait qu’ils sont situés dans des espaces au climat agréable pour l’homme (climat tempéré et climat tropical à deux saisons) et pour l’agriculture. La présence de littoraux a également toujours permis la pêche, mais surtout le déplacement des populations.
Intéressons-nous plus particulièrement à présent à l’Europe et à son évolution démographique au cours des siècles. Nous observons que de 400 avant J.-C. à 1700, la population européenne connaît une augmentation irrégulière et assez lente (+ 93 millions d’habitants, soit une population multipliée par 3.9 en 2100 ans). On remarque même qu’à deux reprises (de l’an 1 à l’an 500 : -2 millions en 500 ans et surtout de 1300 à 1400 : -21 millions en 100 ans, soit une baisse de 24%), elle connaît des crises démographiques, c’est-à-dire des moments où la mortalité est supérieure à la natalité. Celle du XIVe siècle s’explique par l’épidémie de Peste noire. Cet accroissement naturel faible sur une aussi longue période s’explique par la prédominance d’un régime démographique ancien, caractérisé par une forte natalité, liée à l’absence de contraception et à la nécessité d’avoir des enfants pour augmenter la main d’œuvre aux champs, mais aussi à une forte mortalité, en raison de l’absence de système de santé efficace, de la mauvaise hygiène et plus généralement des conditions de vie et de travail très pénibles.
Toutefois, à partir de 1700 et jusqu’en 2000, la croissance de la population européenne est spectaculaire : +657 millions d’habitants, soit une multiplication par 6 du nombre des hommes en 300 ans. Cela vient de ce que les démographes appellent la transition démographique. Effectivement, à partir de la fin du XVIIIe s., la mortalité européenne a commencé à diminuer en raison des progrès économiques qui permettent une meilleure alimentation, et des progrès de l’hygiène et des découvertes médicales (Pasteur et Jenner au XIXe s.). Ce n’est que dans un second temps que la natalité a baissé, suite à l’usage plus généralisé de la contraception (notamment lié à la perte de l’influence de l’Eglise dans ce domaine). Entre temps, l’accroissement naturel avait été très fort, d’où la croissance de la population. Depuis 1900, cette croissance ralentit (+ 85% entre 1900 et 2000, contre +116% entre 1800 et 1900) car le régime démographique européen moderne, caractérisé par une faible natalité et une faible mortalité, ne permet qu’un faible accroissement naturel.

